17 nov.

Klaus Intégrale

Résumé :

Dans un monde médiéval fantastique, un trappeur itinérant du nom de Klaus entre dans l'enceinte de Grimsvig. Mais la ville a bien changé depuis sa dernière visite... Celle qui respirait la joie de vivre est désormais dirigée d'une main de fer par le tyran Magnus, qui a enrôlé de force tous les hommes valides pour travailler aux mines de charbon de la région. Et ce n'est pas tout : ses soldats sèment la terreur, interdisant la cérémonie du solstice d'hiver et sa traditionnelle remise de cadeaux. Sous ses airs taciturnes, Klaus sera-t-il l'homme capable de faire revenir le soleil dans le coeur des habitants ?

Critique :

Etant un grand amoureux de Noël, j’ai sauté sur l’occasion d’acheter la première édition parue chez Glénat en 2018 pour le lire en étant dans l’ambiance. En 2019 Glénat a proposé les deux récits suivants, mais a fait l’impasse sur la dernière en date, ce qui est bien dommage.

Heureusement, Urban Comics a pris le parti de nous offrir une fabuleuse intégrale reprenant l’ensemble des récits consacrés à Klaus accompagnés d’une flopée de couvertures alternative et d’un numéro commenté par Grant Morrison et Dan Moran qui donne beaucoup d’information sur leurs inspirations.

Dans le premier récit (le principal), Grant Morrison a pris le parti de transformer la légende du père Noël en aventure fantastique en s’inspirant en partie de l’ambiance de Game of thrones souhaitant rompre avec l’image bedonnante à laquelle nous sommes habitués.

Le côté fantastique transpire dès le début et si on peut craindre une disparition des symboles du père Noël en fait, il n’en est rien, bien au contraire. Certains symboles ont d’ailleurs été intégrés de manière particulièrement intelligente comme les couleurs du père Noël. Le rouge et le blanc sont des couleurs instaurées par Coca Cola et dans ce récit ces couleurs trouvent des origines liées à la cité de Grimsvig via la tenue réglementaire des gardes.

Klaus est un grand gaillard au cœur tendre qui ne supporte pas les injustices et il compte bien s'occuper de Grimsvig avec l'aide de sa magnifique louve d’un blanc immaculé. Klaus a des valeurs très fortes et s’insurge de voir un homme malhonnête priver les enfants du royaume de jouets en les distribuant à son fils impossible à satisfaire. À côté de ça, on découvre un récit bien construit et passionnant à découvrir qui nous promène entre féerie, chasse à l’homme et combats haletants !

Les récits qui étaient présents dans le second tome de Glénat délaissent l’époque médiévale au profit de la nôtre et permettent à l’équipe créative de traiter de sujets tels que le réchauffement climatique ou bien le fait qu’une multinationale puisse littéralement s’accaparer les symboles d’une fête dans l’inconscient collectif. Ces récits sont globalement moins bons que le premier (qui est une pépite, il faut le dire) mais ils ne manquent pas d’intérêt. À l’époque, je m’attendais à ce que ces deux histoires soient dans la continuité de la première et cela m’avait beaucoup déçu que ce ne soit pas le cas. Aujourd’hui, la déception n’est plus de mise et objectivement, ils sont de bonne facture.

Le dernier récit, qui lui est totalement inédit en VF, nous présente une histoire où Klaus doit sauver la terre d’une menace démoniaque avec l’aide d’un bonhomme de neige. Ce récit parle globalement du fait que du bon puisse se cacher dans chacun d’entre nous malgré nos erreurs et du droit à une seconde chance. Cette histoire est particulièrement touchante et sa qualité est assez proche de celle du premier récit.

Dire que Klaus tient une place particulière dans mon cœur de lecteur et d’amoureux de Noël est un euphémisme et je dois bien avouer que découvrir un récit inédit consacré à Klaus en 2014 m’a apporté beaucoup de Joie.

À l’époque de la publication du premier tome chez Glénat en 2018, Dan Moran n’était pas encore aussi connu qu’aujourd’hui et je pense que son travail sur Klaus a beaucoup œuvré à sa renommée. Depuis, j’ai lu beaucoup de récits portant sa patte graphique (et je suis toujours aussi fan) mais je dois dire que jamais je n’ai retrouvé la patte qu’il a sur Klaus et le soin du détail qu’il a pu apporter à l’époque. Dan Moran est devenu un artiste particulièrement demandé et cela l’a probablement obligé à simplifier ses planches pour gagner du temps, là où à l’époque, il pouvait se permettre de pousser les détails.

Conclusion :

Klaus est la lecture idéale en période de fêtes, mais son côté fantastique en fait également une très bonne lecture pour le reste de l’année. Urban nous propose la superbe intégrale que Klaus méritait tant et nous permet au passage de découvrir un récit inédit laissé de côté par Glénat.

Merci infiniment à Urban, car cette œuvre a une place particulière pour moi et j'espérais qu’elle ait un jour droit à une édition digne de ce nom !

Thomas.

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