Résumé :
Tout commence dans un petit village au Canada, par une nuit fraîche et infestée d'éphémères. Le sol en est jonché et c’est par cette nuit que trois jeunes garçons décident d’aller se chercher une glace à la boutique du coin. Mais lorsqu’ils arrivent à destination, l'un des garçons se fait tirer dessus par un braqueur venu commettre un menu larcin. Effrayé par son acte, le criminel prend la fuite et part se cacher dans un grange perdue en pleine campagne canadienne.
La grange en question appartient au père de la petite Franny Fox. Cette dernière est une jeune fille pleine de bonne volonté mais se retrouve souvent harcelée par ses camarades de classe. En plus de ces humiliations quotidiennes, Franny doit subir le courroux de son père violent et alcoolique qui délaisse et maltraite la petite depuis la disparition de sa mère.
Souvent perdue dans ses rêveries et errant dans la ferme familiale, Franny fait la connaissance du malfrat venu se cacher dans la grange de son paternel. Sans aucune animosité et préjugé, la petite fille décide d’aider l’homme en le cachant aux autorités lui disant qu’après avoir commis un acte atroce chacun à le droit à la rédemption.
Mais les éphémères sont là et infectent le criminel le destinant à se transformer en créature hybride ressemblant à s’y méprendre à une mouche… Commence alors une belle histoire d’amitié sur le chemin de la rédemption qui sera parsemé de questions.
Critique :
Après son sublime Le Labyrinthe Inachevé chez Futuropolis et son travail dantesque aux côtés d’Andrea Sorrentino sur Les Mythes de l’Ossuaire, Jeff Lemire revient nous proposer un nouveau chef d'œuvre avec Les Éphémères.
Toujours marqué par la jeunesse et l'innocence de cette dernière, le récit de Lemire nous expose ici une relation quasi-anormale entre une jeune fille malmenée par la vie et un malfrat recherché et ayant commis l’un des pires crimes possible : tirer sur un enfant.
Ne cherchant pas à dédramatiser la situation, Lemire provoque une sorte de justice divine en transformant l’un de ses protagonistes en monstre protecteur créant ainsi une relation proche du Géant de Fer de Brad Bird. Autre inspiration des plus notables, La Mouche de David Cronenberg. Et encore une fois l’auteur ne saisit que des bref instants de chacune des références qu’il côtoie, évitant ainsi l’écueil de l’inspiration se rapprochant du plagiat.
Graphiquement, la patte de Lemire est encore une fois caractéristique d’une inquiétante étrangeté qui bouscule nos repères et pose sa vision d’un monde effrayant et douteux. Son travail tout en courbe et en angle avec une économie des couleurs est remarquable.
Nous pouvons sentir une nouvelle fois toute la culture, le savoir et l’amour qui anime l’artiste en créant des drames profondément humains qui flirtent avec le fantastique et délivrant à chaque fois un message emprunt d’espoir mais pas forcément d’optimisme.
Conclusion :
Les Éphémères est incroyable de dureté de beauté et se doit d’être découvert par le plus grand nombre. Chaque Lemire est un événement et celui ci ne déroge pas à la règle.
Quentin.
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