Résumé :
L’écriture et l'imaginaire ont un pouvoir. Patricia, jeune écrivaine de fantasy et d’horreur, ne l’a que trop bien compris lors de ses jeunes années. Enfant placée suite à sa naissance, notre jeune héroïne fait la rencontre de Jackie, une petite fille fan de littérature de l’imaginaire et de création. Ensemble, elles se décident à créer un jeu de rôle dans lequel elles seront maîtresses de leur destinée. Les année passent, et les motivations et envies des consoeurs s’opposent peu à peu : l’une libre et fougueuse souhaite profiter de sa vie d’adolescente, alors que Patricia ne veut que la compagnie de son amie pour continuer de s’engouffrer dans le monde fantaisiste qu’elles ont conçu.
Mais un drame survient. Alors que Jackie participe à une soirée où gens plus âgés et alcool se mélangent, elle disparaît. Pour pallier à cette disparition traumatisante, Patricia quitte sa ville d’enfance pour poursuivre une carrière d’écrivaine.
Devenue adulte, Patricia répond à un appel venu de sa jeunesse, une voix semblant l’attirer dans la même ville qu’elle a quitté des années auparavant. Une présence la notifiant d’une fin proche, d’une chute accompagnée d’une amas de plumes noires.
Suivant cette voix, Patricia tentera de percer le mystère derrière la disparition de son amie mais également celui entourant l’identité du funeste protagoniste ayant envie sa psychée.
Critique :
Jeff Lemire et Andrea Sorrentino reviennent une nouvelle fois pour nous offrir un chef d'œuvre horrifique aux inspirations nombreuses, à l’ambiance maîtrisée et au fil narratif d’une incroyable justesse et conduit d’une main de maître.
Comme dans Le passage les influences sont nombreuses et nous, lecteurs, nous amusons à les déceler avec le cinéma de John Carpenter, Ari Laster et Robert Eggers, les ouvrages de Lovecraft et Stephen King et encore une fois le jeu-vidéo avec Control et Alan Wake du studio Remedy. Ici le prisme qui exploité est celui de l’écriture, de l'imaginaire et de l’invention. A quel point une création de notre esprit peut s’incarner dans notre monde, de notre point du vue ? A la manière du protagoniste de Alan Wake (un jeu formidable que chacun se doit de faire) qui écrit sa propre histoire et voit cette création de papier se matérialiser sous ses yeux pour échapper à une présence malfaisante, Patricia écrit pour se libérer d’un quotidien triste et morose dans lequel elle se sent enfermé précipitant peu à peu sa chute. Aux frontières de ce monde, Patricia a créé un avatar, celui de sa solitude et de sa peine, une chimère indomptable et accusatrice cachant les réels desseins et envie de notre protagoniste.
La frontière, les limites et le pouvoir de l’imaginaire ont ici une place centrale. Les manifestations de Corvus sont-elles réelles ? Ne sont-elles qu’un prétexte à la folie de Patricia ? Qui est réellement responsable de la disparition de Jackie ? Toutes ces suggestions proposées permettent aux lecteurs de se faire sa propre interprétation de ce qui est et de ce qui n’est pas (rappelant même le twist du très bon Haute tension d’Alexandre Aja si nous poussons l'interprétation jusqu’à cette limite).
Conclusion :
Avec chacun à leur pedigree des monuments de la bande dessinée américaine (Lemire avec Sweet Tooth, Descender, Black Hammer et Sorrentino avec l’immense Batman Impostor, Primordial ou encore Gideon Falls), les deux artistes nous proposent un descente aux enfers sans concessions mais magnifique de maîtrise et d’inspiration. Ces Mythes de l’ossuaire sont une proposition sincère et franche d’un univers horrifique sans limite, sauf peut-être celle de notre imagination.
Quentin.
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