

Résumé :
Aisha, jeune musulmane, emménage à New York avec son petit ami. Ils se rapprochent ainsi de la mère de ce dernier, qui ne semble pas voir d’un très bon œil la religion et les croyances de sa belle-fille. Très vite, Aisha est terrassée par d’horribles cauchemars qui transforment ses nuits en enfer. Se pourrait-il que les murs de son immeuble soient hantés par le drame ayant eu lieu ici même quelques mois plus tôt ? Car très vite, Aisha n’est plus la seule résidente à être victime d’étranges événements…
Critique :
Quand arrive la fin de l’année me vient systématiquement l’envie de me plonger dans des récits malaisants et horrifiques, car je trouve que la saison et la grisaille ambiante se prêtent très bien à ce genre de lecture.
C’est donc en effectuant des recherches sur ce thème que je tombe, un peu par hasard, sur ce one shot : Infidel (l’auteur est également à l’origine de The Good Asian). Une couverture et un résumé sans équivoque sur ce que sera ce comics : un récit d’horreur, oui, mais pas que. Il n’en fallait pas plus pour piquer ma curiosité !
J’étais en effet curieuse de voir comment des sujets de société tel que le racisme et la xénophobie pouvaient être traités à travers ce comics sans tomber dans les dérives que l’on peut connaître sur certains titres et qui, à titre personnel, me dérangent. Des récits qui se veulent anti-haine mais qui la prône en voulant la dénoncer, très peu pour moi !
Et en ça, Infidel a été une réelle surprise et une bonne ! Le sujet est traité avec brio et intelligence. Associé aux dessins malaisants et oppressants d’Aaron Campbell, la trame narrative nous porte et nous transporte au point de ne pas pouvoir refermer ce comics avant de l’avoir terminé.
L’ambiance est réellement angoissante et horrifique, si bien qu’elle a réussi à me faire sursauter à la lecture d’une planche ce qui, avouons-le, est plutôt rare en lecture du fait des éléments statiques (alors qu’ils sont dynamiques dans les films d’horreur par exemple).
Les cauchemars d’Aisha (entre autres) sont représentés avec une réelle force horrifique qui nous étouffe et nous tient en haleine tout le long du récit. Ils seraient probablement jugés classiques et n’ayant rien de novateurs s’ils n’étaient pas associés à cette réflexion autour de la haine et ce qu’elle peut engendrer chez les êtres humains. Autant pour ceux qui la vivent que ceux qui la subissent.
Conclusion :
Un récit intelligent et rondement bien mené parmi les méandres de l’angoisse et de la terreur, superbement représentées et illustrées dans ce comics. On y voit à quel point la peur de l’autre et la haine sont présents dans notre quotidien, parfois même dans des réflexions qui nous semblent anodines.
L’exercice était périlleux mais il est réussi, on ne verse jamais dans la pensée bienséante et le mélodramatique et ce, en partie, grâce à la thématique cauchemardesque et fantastique de l’œuvre.
Qui sont réellement les monstres finalement ? Vivent-ils à travers nous ?
Comme le dirait le célèbre Stephen King : "Les monstres sont réels (…) Ils vivent à l'intérieur de nous, et parfois, ils gagnent ".
Gwen.
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